Cet ouvrage n’est pas un livre de plus sur le symbole national de l’île Maurice, le dodo, même si de nombreux points historiques y sont évoqués. Le but de ce livre est plutôt de faire le point en la matière, sur toutes les trouvailles et découvertes des dix dernières années, qui sont très nombreuses : analyses génétiques de l’oiseau, débats sur l’éventualité d’un clonage, fouilles archéologiques de la Mare aux Songes, fouilles archéologiques des grottes d’esclaves marrons, tentatives de résurrections virtuelles de toutes sortes, etc. Par ailleurs, dans le même temps, il a paru utile d’approfondir certains points du passé négligés par les dodophiles précédents qui eurent trop souvent tendance à se répéter les uns les autres.
Deux qualités essentielles ont systématiquement été recherchées dans la rédaction de cet essai : d’abord le fait qu’il soit francophone, langue la plus lue à Maurice, ce qui lui apportera d’emblée le plus grand lectorat possible, d’autant plus que la clientèle touristique francophone est majoritaire et que le domaine du dodo semblait jusqu’à présent l’apanage exclusif des ouvrages anglophones. Ensuite, le fait que sa lecture de vulgarisation pédagogique, bien que sérieuse et rigoureuse dans la rédaction, ne s’est pas départie d’une bonne part d’humour, dimension essentielle à toute dodophilie qui se respecte.
Cela donne sans doute au livre une légèreté dans le sérieux qui permet de ne jamais s’ennuyer. Relater la vie d’Ustad Mansur, Roelandt Savery, peintres au caractère original, se remémorer Louis E. Thirioux, le coiffeur naturaliste, ou évoquer Lord Walter Rothschild, muséologue à sept ans, voilà quelques portraits qui ne manquent pas de sel. Le dodo sort de tout cela encore plus anthropomorphe, pour ne pas dire humain, touchant, émouvant et parfois polémique, en un mot, … plus vivant que jamais.

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