L’Association France – Maurice a fêté en grande pompe son jubilé du cinquantenaire à Paris en novembre 2021, en présence de Son Excellence l’Ambassadeur de La République de l’île Maurice en France, Monsieur Vijayen Valaydon. Assistait aussi à cet évènement, Madame Sophie Mette, Députée de la Gironde et Présidente du Groupe Amitiés France – Maurice à l’assemblée Nationale.
Le Salon « Opéra » Avant l’Arrivée des Convives Pour Le Dîner Festif
Déroulement du Dîner
La soirée festive pour célébrer le cinquantième anniversaire de la création de notre association a eu lieu le lundi 8 novembre 2021 au restaurant centenaire « Les noces de Jeannette » dans le deuxième arrondissement de Paris. La pandémie nous avait obligé à annuler cette soirée de jubilé par deux fois depuis octobre 2019. Une trentaine de membres et de sympathisants ont tenu à être présents.
En accueillant les participants, à la demande du Président Daniel Fayolle, Hélène Baligadoo nous rappelle que Le restaurant qui nous accueille ce soir, Les Noces de Jeannette, est un lieu chargé d’histoire. Son style et sa décoration gardent l’attrait et le charme du Paris du 19ème siècle et nous plongent dans la Belle Epoque des Grands Boulevards.
Après un dîner succulent, le Président Daniel Fayolle salue la belle performance pour notre association qui a su continuer à exister et à s’enrichir sans discontinuité depuis plus d’un demi-siècle. Il rappelle que cette prouesse ne s’est pas faite toute seule. Il rend hommage à ceux qui sont à l’origine de la création de notre belle association, au lendemain de l’indépendance de l’Ile Maurice en 1968. D’abord à Monsieur Michel Debré, Premier Ministre de la République Française, créateur de l’AFM en 1970, ainsi qu’à son Excellence le Dr François Darné, premier Ambassadeur de l’île Maurice à Paris à l’époque, et Louis-René Dalais, autre membre fondateur qui a été pendant de nombreuses années un pilier de notre association. Il rend hommage à tous les présidents qui l’ont précédé et qui ont su garder vivante cette flamme et la faire traverser toutes ces années. Depuis notre premier Président, le Professeur Robert Debré, père de Michel Debré, qui a mis l’association sur de bons rails jusqu’à l’Amiral Francis de La Haye qui a été d’un dynamisme extraordinaire pendant de nombreuses années avant de s’établir à l’île Maurice. Il a rendu hommage à Thierry Burkard, ancien Ambassadeur de France à l’île Maurice, qui a été notre président pendant pas moins de douze années. Enfin, il a salué l’immense travail fait par notre Premier Vice-Président Denis Piat, très discret, mais qui a joué et continue de jouer un rôle fondamental dans la solidité et la pérennité de notre association depuis 30 ans et qui est, entre autres, un passionné de l’histoire de l’île Maurice et de l’Océan Indien, nous a énormément apporté. Daniel Fayolle a enfin souligné le renouveau amorcé il y a trois ans notamment par le lancement de notre Bulletin d’Information semestriel et la rénovation de notre site internet cette année. Enfin, il a souligné les autres défis que nous aurons à relever. Notamment celui de recruter de jeunes membres qui prendront progressivement la relève et la direction des opérations. C’est pourquoi il a appelé de ses vœux que nous restions attractifs et puissions continuer de proposer des activités correspondant aux objectifs de notre association répondant en même temps aux attentes de nos membres français et mauriciens. Il a indiqué que le gros travail fait depuis quelques récentes années commence à porter ses fruits et que le nombre de nos membres, qui avaient diminué ces dernières années, a commencé à ré-augmenter sensiblement. Il a donc conclu son allocution en lançant un appel à tous pour relever ce défi.
Son Excellence Monsieur Vijayen Valaydon, Ambassadeur de la République de l’île Maurice en France rappelle que l’AFM a presque le même âge que la République de Maurice et est la plus vieille association mauricienne en France. Active surtout dans le domaine culturel, l’AFM continue son développement. L’ambassadeur rappelle les liens étroits entre la France et Maurice. Il souligne le rôle positif que joua le créateur de l’AFM, le premier ministre Michel Debré, au début de l’existence de Maurice indépendante. La France a toujours été présente dans les moments difficiles que traversa Maurice. Il souligne enfin les liens économiques très étroits entre la France, son premier partenaire économique, et Maurice. Pour conclure il souhaite très longue vie à l’AFM.
Madame Sophie Mette, Députée de Gironde et Présidente du Groupe Amitiés France - Maurice à l’Assemblée Nationale, rappelle que l’objectif de son groupe est de promouvoir l’amitié entre les deux assemblées en promouvant une sorte de diplomatie douce entre les deux pays. Pour conclure, elle forme des vœux pour que l’AFM perdure encore longtemps.
Présentation de Bienvenue d’Hélène Baligadoo
Bonsoir à tous,
C’est à la demande de Daniel que je vais vous dire quelques mots pour vous présenter le lieu où nous nous trouvons réunis ce soir, afin de fêter les cinquante ans de l’Association France Maurice. Merci tout d’abord Daniel pour votre confiance et pour la chaleur de votre accueil au sein de l’association. Pour présenter Les Noces de Jeannette, je vais d’abord faire un petit tour du quartier dans lequel nous sommes.
Cette frange de Paris, qui se situe au-dessus du Palais Royal, à l’est du Palais Garnier, dans le secteur de la rue Vivienne, des rues Marivaux, Rossini, Richelieu, est, vous le savez peut-être, un des quartiers les plus récents du dit vieux Paris. En effet, la rue où nous nous situons, la rue Favart, n’a été percée qu’un peu après 1780 à la demande du Duc de Choiseul, sur le terrain qui lui appartenait, tout comme la rue de Marivaux, qui est de l’autre côté de la place Boieldieu, autour de laquelle nous sommes.
Les deux personnages qui ont donné leurs noms à ces rues, Favart, et Marivaux, étaient tous deux des dramaturges du 18ème siècle. Ce n’est pas un hasard si ces rues portent leurs noms puisque, toujours sur le terrain du Duc de Choiseul, fut construite la salle Favart, qui devait réunir les troupes du théâtre italien et de l’opéra-comique. Cette salle Favart existe encore aujourd’hui. Bien que détruite deux fois par des incendies, elle fut reconstruite : c’est aujourd’hui la salle de l’Opéra-Comique.
Nous nous trouvons donc peu ou prou sur l’ancien terrain d’un amateur d’arts, et ministre d’Etat, le Duc de Choiseul, dont une partie de la collection a survécu après la révolution française. Non loin de nous, le boulevard des Italiens où se trouvait le fameux café anglais. Mais aussi la rue Rossini, du nom du compositeur toujours italien de musique et d’opéra. A deux pas aussi l’Opéra Garnier, inauguré en 1875, et où furent jouées nombre de premières d’opéras célèbres. Tout près de nous également, la rue Vivienne qui abrite toujours l’ancienne Bibliothèque Nationale dite Richelieu, qui fut, avant l’inauguration de la Bibliothèque François Mitterrand, le lieu de ralliement de chercheurs de toute l’Europe. Ce fut donc un temps ici l’épicentre de la vie artistique, intellectuelle, mais aussi politique de Paris… puisqu’au Palais Royal se trouvaient les fameux clubs, mais aussi les libraires et les éditeurs, et une sorte d’agora parisienne, d’ailleurs rebaptisée brièvement pendant la Révolution française le Palais de l’égalité.
Mais je m’égare un peu… Nous sommes ce soir au cœur du Paris cosmopolite, effervescent, musical, qui ne disparaitra peu à peu qu’avec l’arrivée dans le secteur des compagnies d’assurance et de banque. Les boulevards qui nous entourent ont été le premier lieu où les terrasses ont été installées à Paris. Nombre de cafés mythiques, aujourd’hui disparus, dont le Café de Paris, le Café Tortoni, le Café Frascati …voyait passer les badauds, les artistes, les écrivains, musiciens, et voyageurs de passage.
Mais je reviens à la rue Favart, au dramaturge qui lui a donné son nom, et à ces opéras qui nous entourent. Au lieu précis où nous nous tenons se trouvait déjà un restaurant il y a plus d‘un siècle. C’était alors un restaurant italien, le Poccardi, lieu connu, où l’on servait une bonne cuisine italienne mais aussi quelques spécialités françaises. C’est ici que le poète français d’origine polonaise Guillaume Apollinaire célébra en 1918 ses noces, en compagnie de Picasso et du marchand d’art Ambroise Vollard. C’est dire si nous sommes ici sous de bonnes étoiles.
Après la fermeture du restaurant Poccardi à la fin des années 1930, le lieu est devenu un restaurant français de cuisine traditionnelle. Pour marquer son ancrage dans le quartier et dans son passé musical et festif, il a pris le nom de Noces de Jeannette, en référence au nom de l’opéra-comique du même nom. Composé en 1853 par Victor Macé, compositeur breton, les Noces de Jeannette racontent, en un acte, les amours heureuses puis contrariées de Jean et Jeannette qui s’éprouvent l’un l’autre mais finissent par se retrouver, et s’épouser pour de bon et pour de vrai. L’opéra fut joué à la salle Favart près de nous plus de 1400 fois. C’est donc avec encore les résonnances de ces notes joyeuses que je voudrais conclure. Comment ne pas passer une belle soirée avec de telles muses musiciens et d’ illustres parisiens de toutes origines qui nous ont précédé pour célébrer les affinités entre la France et Maurice ? À tous ceux qui ont fait Paris et continuent de le faire je vous propose de lever notre verre aux liens entre la France et Maurice.
Komentáře